mardi 15 avril 2008

Un des droits les plus précieux de l’Homme

Extrait de cet article:

Elle pourrait tout autant écrire qu’il faut bouter les Arabes hors de France“, a lancé Anne de Fontette, dénonçant “les fadaises” de [Brigitte Bardot].

Selon la Procureur, il est évident que dire “il faut renvoyer les immigrés” ou “il faut inverser les flux migratoires” est condamnable par la loi. On en est donc là.

Article 11

La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi.

“un des droits les plus précieux de l’homme”, c’est bien dit non ? Ca sonne pas mal.

Evidemment, on fronce légèrement les sourcils en découvrant la nuance “sauf… dans les cas déterminés par la Loi” - avec une majuscule à Loi.

On peut concevoir quelles exceptions les rédacteurs pouvaient avoir à l’esprit au moment de la rédaction: la divulgation de secrets militaires ou commerciaux, le mensonge et la diffamation, l’appel au meurtre ou à la violence physique contre des individus ou des groupes, et plus globalement l’incitation à commettre des actes répréhensibles par la Loi.

Ah. Nous y voilà. On ne peut pas laisser écrire des articles incitant les gens à braquer des banques, ou à commettre des fraudes aux impôts, ou à fabriquer des explosifs, afin de sauvegarder la stabilité de la société.

La loi française dit qu’il est interdit de refuser à des familles immigrées l’achat d’un logement dans une commune donnée.

Selon la logique de Mme la Procureur, il est même interdit, et donc condamnable, de dire qu’il faut nous communautariser. A la limite, nous pouvons écrire qu’il serait souhaitable que la loi soit modifiée pour le permettre, mais c’est tout.

Nous en sommes à un point où l’esprit initial de ce fameux droit parmi les plus précieux est tellement perverti qu’il n’est plus qu’un lointain souvenir. Toute expression d’idées nationalistes est condamnable par défaut, puisque la classe politique en une belle unité a construit au fil des années tout un arsenal législatif de plus en plus répressif contre elles.

Ceci n’est évidemment pas vrai pour la gauche: personne ne sera condamné pour en avoir appelé à empêcher une expulsion de sans-papiers ou même à le faire, alors que c’est normalement explicitement condamnable par la loi.

Orwell avait raison à la date près. En 1986, Le Pen était condamné au franc symbolique par le tribunal d’Aubervilliers pour « antisémitisme insidieux », seulement deux ans après 1984 :)

Et antisémitisme insidieux ? Comment définir cela sinon comme un crime de la pensée ? Une condamnation pour avoir exprimé une opinion ?

La progression a été la suivante:

- dans les années 1980, on nous a vendu l’anti-racisme: la petite main jaune, les immigrés tabassés, parfois tués au journal. On réclamait que les Européens ne ressentent pas de haine ou de colère envers les immigrés et qu’ils acceptent de vivre à côté d’eux. Et nous avons accepté.

- dans les années 1990, on nous a vendu l’intégration: le Français d’origine immigrée bien intégré, travailleur, qui a adopté les valeurs de notre pays et qui n’a qu’une particularité d’ordre privé, sa religion. On réclamait que les Européens payent pour l’intégration et acceptent de vivre avec eux. Et nous avons accepté.

- aujourd’hui, on nous vend la diversité: on ne réclame plus qu’ils s’intègrent, mais qu’ils puissent vivre librement selon leur culture, sans que la culture française ou européenne ne les influence en quoi que ce soit. On réclame que les Européens acceptent de mélanger leur culture avec toutes les autres présentes sur notre sol - alors que la nôtre est constamment méprisée et avilie - et que nous payions pour le plaisir de le faire. Et nous continuons à accepter.

Il faut l’avouer: la télévision est bien l’outil de propagande le plus extraordinaire qu’on ait pu inventer.