Ici et ailleurs, le 19 mai

Chasse à l'homme dans plusieurs quartiers dans et autour de Johannesburg, qui a déjà fait près d'une vingtaine de morts, dont douze pour ce seul week-end, et plus de 3 000 sans-abri, réfugiés dans des commissariats, des centres communautaires ou des églises.

La cible : les étrangers, accusés de quasiment tous les maux du township. Ils seraient responsables du chômage, prendraient le travail des autochtones, seraient des gangsters, s'approprieraient indûment les logements sociaux construits par l'Etat : une litanie de reproches lancée par une population qui n'en peut plus de vivre dans la misère.

Il est quasiment impossible pour un Zimbabwéen d'obtenir un statut de réfugié. Sans papiers, ils vivent dans la peur de la police et acceptent souvent des salaires inférieurs aux minima légaux.

A Naples, des riverains ont détruit la semaine dernière des campements de familles tziganes.

Tout est parti d'un incident qui a exacerbé la situation. Une jeune Tzigane d'origine roumaine provenant du camp s'est infiltrée de jour dans l'appartement d'une résidence voisine. Elle s'est emparée d'un bébé de 17 mois et s'est enfuie. Les cris de Flora Martinelli, la jeune mère, ont alerté les voisins qui ont rattrapé la jeune fille et l'auraient lynchée sans l'arrivée des forces de l'ordre.

Dans les jours qui ont suivi, la dizaine de campements de fortune érigés autour de Ponticelli ont été à leur tour attaqués et, pour plusieurs d'entre eux, incendiés. Ceux qui restent sont vides.

Echauffourée entre "jeunes" et policiers:. Vendredi, des policiers se trouvaient vers 23 heures à la cité du Petit Bois quand ils ont été pris à partie par une trentaine de jeunes.

Un peu plus tôt dans la soirée, trois personnes ont été blessées à la tête dans cette même cité au cours d'un affrontement entre une bande originaire de Houilles et une autre de Carrières-sur-Seine.

Expédition punitive à Créteil: Huit jeunes gens, dont cinq mineurs, soupçonnés d'avoir dégradé une trentaine de voitures le week-end dernier à Chevilly-Larue (Val-de-Marne), dans le contexte d'un différend entre cités, ont été déférés au tribunal de Créteil.

Huit jeunes gens, dont cinq mineurs, soupçonnés d'avoir dégradé une trentaine de voitures le week-end dernier à Chevilly-Larue (Val-de-Marne), dans le contexte d'un différend entre cités, ont été déférés vendredi soir au tribunal de Créteil, a-t-on appris de source policière. Les suspects, âgés de 13 ans à 21 ans, devraient être poursuivis pour dégradations, violences volontaires et participation à un attroupement armé.

Dimanche dernier, une trentaine de jeunes d'une cité de Chevilly-Larue s'étaient rendus, armés de barres de fer et de battes de base-ball, dans une autre cité de la ville à la recherche de deux jeunes.

L'expédition, qui s'inscrit dans un différend de longue date entre cités, selon la même source, faisait suite à de premiers heurts survenus la veille au cours desquels des coups de feu avaient été tirés, sans faire de blessé.

Ne trouvant pas ceux qu'ils cherchaient, ils s'étaient lancés à la poursuite de tous les jeunes se trouvant dehors, qui s'étaient réfugiés pour la plupart dans un local associatif. Mais l'un des jeunes gens poursuivis, blessé d'un coup de barre de fer, s'est vu reconnaître une incapacité totale de travail (ITT) de 7 jours.

Sur leur passage, les agresseurs avaient dégradé 32 voitures, brisant vitres et pare-brise, avant de casser également les vitres du local associatif. Les policiers appelés sur place n'avaient pu que constater les dégâts, tous les agresseurs s'étant enfuis. Identifiés à l'issue d'une grosse enquête de voisinage, les suspects avaient été interpellés jeudi matin.